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Un dossier qui mobilise les équipes de terrain chez les distributeurs Collecter les sacs de semences usagés

Aujourd'hui, en France, seulement 18 % des sacs vides de semences en papier sont collectés par les distributeurs, puis gérés par Adivalor. L'objectif de la filière est de passer à 50 % d'ici à 2020.

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« Après le succès du recyclage des big bags de semences, nous avons voulu aller jusqu'au bout de la collecte des emballages en mettant en place en 2012, avec Adivalor, une filière de collecte des sacs de semences et doses en cartons, explique Pascal Mombled, président de l'Ares, l'association pour la récupération des emballages de semences. L'ensemble des semenciers membres de l'UFS (1) ont adhéré à l'opération, c'est une très bonne chose. De même, les distributeurs sont conscients de l'intérêt de proposer ce service aux agriculteurs. »

Une enquête réalisée à l'époque par le Gnis montrait que 75 % des agriculteurs étaient près à ramener leurs sacs usagés à la coopérative ou chez le négociant, si le recyclage était organisé. Pascal Mombled estime qu'aujourd'hui, entre 70 % et 80 % des big bags de semences sont collectés et que ce volume collecté est recyclé à 90 %. « Seuls les big bags de plants de pommes de terre ne sont pas concernés à ce jour, c'est dommage », regrette-t-il. La collecte des sacs en papier et doses en carton, démarrée il y a deux ans et demi, va augmenter progressivement. « En 2014, elle a été étendue à l'ensemble du territoire national, et a représenté 538 t, indique Pierre de Lépinau, directeur général d'Adivalor. Elle a plus que doublé par rapport à la campagne précédente où nous avions collecté 251 t. Le gisement est estimé aujourd'hui à 3 000 t par an, ce qui signifie que nous collectons 18 % des sacs commercialisés auprès des agriculteurs. »

L'objectif de la filière est d'accroître régulièrement la collecte et de passer à 50 %, d'ici à 2020. D'après Adivalor, la collecte des emballages vides de produits phytosanitaires, EVPP, qui date de 2001, se monte à 83 % du gisement, à l'échelle nationale, et celle des big bags engrais et semences confondus, qui date de 2007, à 82 %.

Un partenariat avec les distributeurs

« Notre stratégie pour la collecte des sacs de semences est comme pour les emballages vides de produits phytos, big bags et déchets, une stratégie de partenariat avec les distributeurs, précise Gaël Denizart, délégué de la région Est chez Adivalor. Nous réfléchissons avec chaque coopérative et chaque négociant intéressé, à la façon de s'organiser pour gérer ce nouveau dossier, et construire le message de communication par rapport à ce qu'ils faisaient déjà pour les autres types de récupération. Le dispositif de collecte est comme pour les autres filières, financé par une éco-contribution incluse dans le prix des semences. Son montant est depuis le lancement de l'opération, de 0,02 € par dose pour les semences de maïs ou tournesol, par exemple, et de 0,08 € par quintal pour les semences de céréales ou de protéagineux vendues en sacs de papier.

Reste à sensibiliser les agriculteurs à ce nouveau service. « Nous proposons à ceux qui le souhaitent des supports de communication, comme des plaquettes, des affiches ou des brochures qui sont élaborés avec eux », précise Gaël Denizart. De son côté, Adivalor informe les agriculteurs lorsque la société est présente dans les salons, ou éventuellement au cours de journées « agriculture durable » ou « bonnes pratiques » organisées par les distributeurs.

Concentrer la collecte

Chez les coopératives et les négociants, la collecte des sacs en papier et doses de semences se déroule en général, en même temps que celle des autres emballages. La plupart des distributeurs mettent en place deux périodes de collecte par an, qui le plus souvent, ne sont pas organisées sur l'ensemble de leurs sites. Ils préfèrent généralement spécialiser certaines plates-formes pour concentrer la collecte. « Les sacs en papier collectés sont soit recyclés pour fabriquer des couches de protection de panneaux isolants, type BA13, soit valorisés comme combustible de substitution en cimenterie », ajoute Gaël Denizart. Le tout contribue à améliorer l'impact de l'activité agricole sur l'environnement. D'après Adivalor, chaque tonne de papier recyclé permet d'économiser 1,41 t de bois, 48,2 m3 d'eau et 10,25 MWh d'énergie.

Blandine Cailliez

(1) Union française des semenciers.

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